



Parmi toutes les solutions alternatives environnementales pour la production d’énergie, la méthanisation représente une option étatique délibérée. Cette source d’énergie est présentée comme vectrice d’une transition écologique modèle. La région GRAND EST possède entre autres le plus grand nombre d’installations de méthanisation au niveau national grâce au relais financier de cette région. Cependant, ce processus présente de nombreuses limites et des risques importants pour l’environnement ainsi que pour l’avenir de l’agriculture.
L'enjeu
La méthanisation est un processus biologique naturel, connu depuis longtemps, qui accélère la dégradation de la matière organique en l'absence d’oxygène grâce à l’action de micro-organismes. On parle de digestion anaérobie par opposition à la digestion aérobie qui est la transformation de la matière organique en compost en présence d’oxygène. La méthanisation se déroule de manière contrôlée (température, pH, oxygène) dans un digesteur fermé, chauffé et brassé pendant 40 à 60 jours selon les matières organiques entrantes. Elle permet de produire à la fois une énergie renouvelable, le biogaz, et un digestat, produit humide riche en matière organique, pouvant servir de fertilisant.
Le réseau LNE thématique méthanisation a été créé en 2020 afin d’avoir une meilleure compréhension de la situation actuelle en Lorraine.et pour peser les avantages et inconvénients de la méthanisation. Nous connaissons actuellement un boom d’investissement et de subventions de l’Etat qui mène à l’installation de nombreuses unités de méthanisation en Grand Est. Pour les associations environnementales, il est essentiel d’analyser au plus près les conséquences de cette forme de production d’énergie et les implications directes et indirectes sur l’amé-nagement du territoire ? Quel est l’impact sur les sols et sur l’eau ? Ce processus réduit-il réellement les émissions de gaz à effet de serre ?
Les premiers travaux du réseau thématique méthanisation ont permis d’interpeller les différents acteurs de cette filière et de poser les vrais questions pour l’avenir du monde agricole et de la gestion des terres. L’approvisionnement des méthaniseurs, la gestion des digestats et les épandages sont autant de questions génératrices d’inquiétude sur un sujet qui ne semble pas encore totalement maîtrisé